Comment utiliser un défibrillateur (AED) en cas d’arrêt cardiaque : les étapes essentielles

En Suisse romande, la présence croissante de défibrillateurs externes automatisés (AED) dans les lieux publics constitue une avancée majeure pour la sécurité collective. On les retrouve dans les gares, les centres commerciaux, les établissements scolaires ou encore les salles de sport. Mais lorsqu’une urgence cardiaque survient, disposer d’un AED ne suffit pas. Il faut savoir réagir vite et bien.
Que vous soyez citoyen, employé ou responsable d’un établissement recevant du public, connaître les étapes d’intervention peut littéralement sauver une vie. Cet article vous guide, étape par étape, pour utiliser un AED efficacement en situation d’urgence.
1. Avant l’urgence : se préparer, c’est déjà agir
L’efficacité d’une intervention repose en grande partie sur la préparation. Cela commence par une bonne connaissance des emplacements des AED autour de soi : lieux publics, entreprises, écoles, infrastructures sportives… Vérifiez régulièrement leur accessibilité (pas de cadenas, porte non verrouillée) et le bon état de l’appareil (batterie chargée, électrodes non expirées).
Se former aux gestes de premiers secours est également essentiel. En Suisse, des formations certifiées telles que le BLS-AED SRC ou les modules IAS 1 et IAS 2 permettent d’acquérir les compétences clés : reconnaître un arrêt cardiaque, pratiquer une RCP efficace et utiliser un AED en toute sécurité. Ces cours abordent aussi la gestion du stress en situation d’urgence, un facteur souvent sous-estimé.
2. Reconnaître un arrêt cardiaque : les premiers réflexes vitaux
Un arrêt cardiaque peut survenir soudainement, sans prévenir. Les signes qui doivent immédiatement alerter sont :
-
une perte de connaissance brutale,
-
une respiration absente ou anormale (gasping),
-
aucune réaction à la stimulation.
Face à cette situation, il faut agir sans attendre :
- Appelez immédiatement les secours au 144 (numéro d’urgence en Suisse).
- Demandez à quelqu’un de chercher un AED ou allez vous-même le chercher si vous êtes seul.
- Commencez la réanimation cardio-pulmonaire (RCP) sans délai : compressions thoraciques profondes (5 à 6 cm) et rapides (100 à 120 par minute), sans interruption jusqu’à l’arrivée du défibrillateur.

3. Utilisation de l’AED : les étapes pas à pas
Une fois l’AED entre vos mains, chaque seconde compte. Voici comment procéder :
- Mettez l’appareil en marche en appuyant sur le bouton ou en ouvrant le couvercle.
- Déshabillez le haut du corps de la victime et séchez la peau si elle est humide.
- Positionnez les électrodes correctement :
- une sous la clavicule droite,
- l’autre sur le flanc gauche, sous l’aisselle.
Si la peau est très poilue, utilisez le rasoir fourni pour une meilleure adhérence.
- Laissez l’AED analyser le rythme cardiaque. L’appareil vous indiquera s’il faut délivrer un choc.
- Avant d’appuyer sur le bouton de choc, vérifiez que personne ne touche la victime.
- Après le choc, ou si aucun choc n’est nécessaire, reprenez immédiatement les compressions thoraciques.
- Continuez les manœuvres jusqu’à l’arrivée des secours ou jusqu’à ce que la victime reprenne connaissance.
L’AED est conçu pour guider l’utilisateur avec des instructions vocales et visuelles simples. Même sans formation, vous pouvez suivre ses indications.
4. Après l’intervention : transmettre et se préserver
Quand les secours prennent le relais, informez-les précisément :
-
du nombre de chocs délivrés,
-
de la durée de la réanimation,
-
des réactions observées chez la victime.
L’AED devra ensuite être contrôlé. Il est important de remplacer les électrodes et de vérifier la batterie, même si l’appareil n’a pas délivré de choc.
Enfin, vivre une telle situation peut être éprouvant sur le plan émotionnel. Il est normal de ressentir du stress, de la peur ou de l’anxiété après coup. N’hésitez pas à solliciter un soutien psychologique, que ce soit auprès d’un professionnel ou par le biais d’un accompagnement en entreprise.
5. Pourquoi votre intervention fait la différence
Chaque minute compte : les chances de survie d’une personne en arrêt cardiaque diminuent de 7 à 10 % par minute sans défibrillation. Une intervention rapide avec un AED peut donc doubler, voire tripler, les probabilités de survie.
Votre action, même en tant que simple citoyen, est un maillon essentiel de la chaîne de survie. En agissant, vous contribuez non seulement à sauver une vie, mais aussi à réduire les séquelles neurologiques qui peuvent résulter d’un arrêt cardiaque prolongé.
Un geste simple, un impact vital
Utiliser un AED ne demande pas d’être un professionnel de la santé, mais d’être prêt à agir. Connaître les bons gestes, suivre les instructions, rester calme… tout cela s’apprend. Et cela peut faire la différence entre la vie et la mort.
Formez-vous, repérez les AED autour de vous, et n’ayez pas peur d’intervenir. Une vie pourrait en dépendre — peut-être même celle de quelqu’un que vous aimez.

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